Les semences : bien privé ou patrimoine biologique universel ?
Dans la tendance actuelle du brevetage du vivant (qui consiste à
faire reconnaître par un brevet qu'un composant du vivant appartient à
une personne ou à une entreprise), qui sévit notamment dans les pays où
la biodiversité est particulièrement riche (en Amazonie par exemple),
tendrait-on actuellement en France vers une privatisation des semences ?
L'association Kokopelli oeuvre depuis 1999 à la protection de la
biodiversité et à la production et distribution de semences issues de
l'agriculture biologique et biodynamique. Elle possède un catalogue de
12000 variétés de semences anciennes, issues de l'agriculure biologique.
Elle
a été condamnée par la Cour d'appel de Nîmes pour avoir commercialisé
des semences non inscrites au registre national. Car pour être
commercialiser, chaque variété de graine doit être inscrite, tous les
ans, dans le Catalogue officiel des plantes potagères. Prix : 7500
euros.
" Nous cultivons en moyenne 12 000 variétés; il nous est simplement
impossible de payer 7500 euros par an pour inscrire chacune d'entre
elles " explique Raoul Jacquin, agriculteur et membre de Kokopelli.
Poursuivie
par les industriels du secteur agricole pour concurrence déloyale,
Kokopelli souhaiterait proposer la création d'un répertoire libre et
gratuit pour les semences anciennes. Mais cette condamnation pose les
bases d'une privatisation des semences, qui appartiendraient à ceux qui
les paient, et va à l'encontre des textes internationaux, qui insistent
sur la préservation du patrimoine cultivé de l'humanité.
Petition "Libérons les semences"